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Bilans
"Soleil, nuages,
orage". Au bilan du soir, les élèves lèvent la
main, grande ouverte, deux doigts repliés ou le poing
fermé. Le maître donne la parole à certains
élèves ou à tous, suivant le temps imparti et la
nature de ce bilan. En quelques secondes ou minutes, on a pu
s'exprimer à propos du moment que l'on clôt.
Dans nos classes, le bilan court est quotidien, les bilans plus longs
étant réservés à la fin d'une
période, avant un temps de vacances par exemple. Un bilan peut
également ponctuer des moments particuliers (visites,
déplacements, etc.) et, bien sûr, il termine
l'année.
On ferme, pour partir... Plus léger ?
Ceintures de comportement
Si les couleurs
de compétences concernent plus particulièrement les
acquisitions scolaires, les ceintures de comportement font, quant
à elles, référence au grandissement des
personnes et à leur implication dans le fonctionnement
institutionnel de la classe.
À une liste de capacités en comportement est
associée une série de "droits" dans la classe ("je suis
capable de..., j'ai le droit de..."). Obtenues lors du Conseil, elles
sont repérables sur un "panneau des ceintures" affiché
et visible par tous, ainsi que dans le dossier "Mes progrès"
des élèves.
Conseil
Le cours de la
classe s'interrompt, on s'installe en cercle, une institution
essentielle va se dérouler dans un temps imparti: le Conseil.
Les jours qui ont précédé, critiques,
félicitations, propositions, demandes, ont été
notées sur le cahier de préparation du Conseil qui
permet de mettre en forme l'ordre du jour.
Le Conseil ouvre ainsi un espace de parole, de régulation, de
décision. Il permet aux élèves et au
maître d'agir sur le fonctionnement institutionnel de la
classe. Il est en conséquence un espace de symbolisation: il
opère un lien entre les individualités et le
fonctionnement du groupe dans lequel elles cherchent à
imprimer leur désir.
Couleurs de compétences
Les couleurs de
compétences trouvent leur place dans le schéma
d'acquisition des capacités scolaires qui touchent
essentiellement au plan cognitif. Elles se présentent, dans le
dossier "Mes progrès", sous forme de séries d'aptitudes
à acquérir au cours de l'année ou d'un cycle,
listées par disciplines (lecture, orthographe, calcul,
géométrie...) et introduites par la formulation "Je
sais..."
Chaque nouvelle réussite est inscrite dans le dossier de
l'élève et sur le tableau des couleurs affiché
dans la classe. Les couleurs deviennent ainsi des
références aux progrès, des aides au
repérage de chacun dans ses apprentissages : "où j'en
suis / vers où je dois aller".
Dossier "Mes progrès"
Le "dossier Mes
progrès" rassemble des compétences
critériées (math, lecture, comportement, etc.). Dans
certaines classes, une distinction est faite entre "couleurs de
compétences" (contenus scolaires) et "ceintures de
comportement" (évolution de la personne dans le groupe).
Chaque item est rédigé à la première
personne du singulier: il est donc question d'auto-évaluation
de l'élève, pour des performances clairement
représentables. Ce dossier circule entre l'école et la
famille. Cette stratégie ne se limite pas à des
évaluations sommatives ou formatives, elle vise la
mobilisation de l'élève. Comme les autres outils
institutionnels, elle médiatise l'interaction avec
l'enseignant et avec le savoir.
Équipes
La classe
coopérative nécessite la mise en place d'équipes
de travail. Elles constituent un espace d'entraînement,
d'apprentissage et d'entraide mais aussi de productions où se
tissent des relations entre pairs. Pour qu'elle joue son rôle,
l'hétérogénéité d'une
équipe est primordiale, tant sur le plan des
compétences scolaires que sur celui des personnes.
À échéances régulières, les
équipes sont recomposées à l'aide d'un
sociogramme. Les élèves plus "grands" peuvent assumer
momentanément les fonctions de responsable du matériel
d'équipe (ceinture orange) ou de chef d'équipe
(ceinture bleu foncé).
Lois de
la classe
Une loi est
inscrite dans nos classes dès la rentrée: "On ne se
moque pas". Progressivement, d'autres lois apparaissent: elles
résultent de l'organisation coopérative et des
échanges entre les personnes engagées dans
l'institutionnalisation de la classe. Les lois sont
décidées au Conseil.
Pour l'enfant, l'accès au savoir reste assujetti aux
interactions conflictuelles entre plaisir personnel et inscription
sociale: tout rapport à la Loi, énoncé puis
intériorisé, permet des avancées symboliques.
Dans la classe institutionnelle, les lois fonctionnent comme une
métaphore de ce cheminement. Elles ne restent pas implicites
et soumises au seul désir du maître, elles ne sont pas
artificielles puisqu'elles s'étayent sur les exigences des
productions et des institutions du groupe classe.
En Pédagogie Institutionnelle, les lois favorisent la
structuration individuelle et groupale, pivot de toute relation
éducative.
Métiers dans la classe
Ranger la
bibliothèque, mettre à jour un tableau, encaisser les
amendes, sont autant de métiers qui exigent
régularité et sérieux.
Un élève propose d'exercer une de ces fonctions. Il en
fait la demande au Conseil qui le nommera responsable. Il sera
ensuite inscrit au tableau des métiers.
Le métier et le statut de celui qui l'accomplit sont
clairement définis.
Ils offrent un espace de liberté et de pouvoir qui interagit
sur le désir de l'élève et participent ainsi
à son affirmation en tant que sujet dans la classe.
Monnaie
La "monnaie
intérieure" (qui n'a cours que sur le territoire de la classe)
est un élément fondamental des circuits relationnels
qui s'instituent dans la classe. Elle rémunère
essentiellement le travail scolaire, en tenant compte du rapport
entre les niveaux de compétences et la quantité de
travail à réaliser. Elle sert aussi à payer les
amendes, en tenant compte cette fois des ceintures de
comportement.
À échéances régulières, les
élèves l'utilisent lors du marché pour acheter
et vendre les objets qu'ils s'échangent. Elle est un
élément de médiation dans les échanges
symboliques qui remanient sans cesse les places, les rôles et
les fonctions de chacun.
Monographies
La conduite d'une
classe coopérative institutionnalisée ne cesse de poser
question à qui la pratique, indépendamment du nombre
d'années d'expérience. L'écriture peut permettre
de reformuler les interrogations, souvent de les voir se
déplacer et, finalement, de mettre au travail ce qui a fait
signe.
Le groupe qui participe à la production d'une monographie est
composé de praticiens qui partagent des expériences
comparables. Le texte en chantier devient un objet de
médiation dans ce groupe, comme il l'est aussi pour chacun
dans la relation à sa propre pratique. Dans un espace
marqué à la fois par l'exigence et la
sécurité, des paroles s'échangent, les sujets
s'impliquent, un travail d'élaboration s'engage.
Présidences
L'accès aux différentes présidences se fait en
fonction des ceintures de comportement: j'ai tel niveau de
comportement, je peux exercer telle présidence.
Présider un moment de classe (choix de textes,
présentations de travaux, Conseil, ...), c'est utiliser les
"maîtres-mots" qui l'organisent: "Silence, le choix de textes
commence...", "La parole est à...", "Pas d'avis contraire ?",
"Untel, gêneur".
Présider, c'est distribuer la parole, gérer les
systèmes de décision ou de vote, faire respecter la
loi: c'est exercer un pouvoir réel et limité. C'est
aussi permettre que des décisions se prennent, que des
productions se réalisent.
Essentiellement basées sur la parole, les présidences
produisent du sens et participent à une structuration de la
classe qui évoque celle du langage.
"Quoi de
neuf ?"
Avant de
commencer la journée de travail, un moment pour parler, un sas
entre l'extérieur et la classe: le "Quoi de neuf ?" commence.
Un président, distribue la parole et gère le temps. Au
"Quoi de neuf ?" on raconte ce qu'on veut. Ce que l'on y dit ne sort
pas de la classe.
Chaque élève peut demander à y participer. Les
autres élèves ou le maître peuvent intervenir
pour des questions ou remarques. La parole circule librement, les
Lois de la classe sont respectées. Le maître reste
garant de la sécurité de chacun.
Le P.I.G.
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