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o Sylvie Geffard-Aymé o Caroline […] vit sa
présence à l'hôpital de jour comme une obligation de la part de son
médecin. […] Elle donne une "bonne" image d'elle-même, les étudiantes
infirmières ne la repèrent pas d'emblée comme une patiente.
Elle participe à divers ateliers mais sans un réel investissement, et elle est vue régulièrement en entretiens psychothérapiques. […] Caroline participe à l'atelier "Rythmes et voix" […] , sans grand enthousiasme, elle répond "docilement" à notre proposition. […] Dès les premières séances, il apparaît que Caroline n'a pas de difficultés à prendre le rythme qu'elle marque régulièrement avec les pieds. Elle a une bonne écoute, ce qui lui permet de répéter facilement les rythmes différents proposés. Par contre ce qui est très net, c'est sa difficulté dans les échanges avec autrui. À aucun moment nous ne pouvons croiser son regard. […] |
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o Brigitte Exshaw o Plus le temps passe et plus nous voyons fleurir dans les publications
professionnelles les propositions de formation, etc., une conception du
jeu comme exclusivement destiné à adoucir le passage de la pilule du
savoir sérieux et utile. Donc, le jeu serait la confiture dans laquelle
on verse le sachet d’aspirine pour que l’enfant l’avale mieux et sans
s’en rendre compte. Je voudrais dénoncer l’extrême réduction de cette conception du jeu et tenter de nous faire poser la question sous une autre forme : et si la confiture pouvait avoir à elle seule une vertu thérapeutique ? Ou d’une autre façon : et si former les palais aux différentes essences de confitures ne pourrait pas redonner l’appétit ? Car en matière d’acquisition des savoirs c’est bien d’appétit, de gourmandise, de curiosité des saveurs dont il s’agit. Elle est bien là la pulsion épistémophilique. […] |
o Jean-Paul Robert o « Eh,
dites-moi ce qu’ils ont appris là ? » Cette question est posée souvent
par qui inspecte, contrôle, évalue, mesure, note ou valide (rayez la
mention inutile ou rajoutez d’autres verbes synonymes de pouvoir ou
plutôt d’illusion de pouvoir) dans l’Éducation nationale. Il me semble
qu’elle appelle deux réponses essentielles, l’une concernant la posture
de ceux qui la posent, l’autre le fond théorique du questionnement. […] « Eh, dites-moi ce qu’ils ont appris là ? » et non comment ils ont appris là. Il s’agit de mettre le questionné en mesure de répondre sur les résultats de son action et non sur les moyens mis en œuvre pour la réaliser. […] |
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o Noëlle de Smet o Karima, la peste de l’école, étiquetée délinquante puisqu’elle «n’a vu
que ça» avec «ses trois frères en prison» et
«ses parents démissionnaires qu’on ne voit jamais». Karima faisait du
racket chez les autres, volait les dix heures dans les couloirs des
petits de maternelles, mettait le feu à une poubelle, vidait
l’extincteur, sabotait les cours, jetait des cartouches d’encre sur la
jupe d’un prof et du Tipp-Ex au plafond. Elle était assez bonne en français, quand elle s’en occupait, mais seulement pour avoir fini la première et se moquer des autres traînardes. Elle sabotait même le Conseil. Je la bordais comme je pouvais en tentant de l’arrimer à ceci, à cela, pour qu’elle puisse rester dans le groupe mais elle tentait de passer par-dessus bord, de détourner les arrimages. […] |